mardi 23 décembre 2014

Vacances de la Toussaint : trail au Montdarrain

Petit récit très édulcoré d'une rando trail dans les Pyrénées à la Toussaint



Dernière journée dans les Landes et on se prend une petite journée d'entraînement dans les Pyrénées avec Yannou. Au programme, départ de la chapelle de l'aubépine jusqu'au sommet du Montdarrain à 749m au dessus d'Ainhora. Au menu, messe en basque dans la chapelle, suite à l'invitation d'un papi et de deux mamies basques. On leur oppose dans un premier temps un petit refus arguant que notre tenue, short et tongs, n'est pas très appropriée. Ce à quoi on nous répond "Dieu est aveugle". Dieu peut-être mais pas les basques qui se sont bien foutus de nous dans l'église, mais en basque du coup on ne comprenait pas grand chose.

Arrive le moment de l’hostie :
-T'en prends toi
-Bin non et toi
- Non je ne sais même pas si j'ai fait ma communion
Sauf qu'ici c'est le curé qui se déplace et allez lui dire en basque que vous n'en voulez pas de son pain consacré !!!
Les fous rires ne sont pas finis dans cette minuscule chapelle quand une petite grand-mère se pointe toute pimpante au premier rang avec la corbeille servant à la quête. Ouf il nous reste deux minutes pour trouver quelque chose à donner. Cela tombe bien, je n'ai rien ! Yannou non plus, ha si, en cherchant un peu il a un billet de 5€ qu'il conserve précieusement pour sa fille qui l'a trouvé sur la plage. Il fera une magnifique offrande et aidera à notre rédemption.

La messe est finie, on s'habille puis on part. 1ère montée, c'est super raide on marche. Arrivée en haut, 3 bouquetins nous attendent sans la moindre envie de de bouger pour nous libérer le passage obligatoire si l'on veut continuer. Moi je suis d'un naturel plutôt optimiste et lance qu'ils vont probablement se pousser devant notre montée. Yannou plus prudent s'arme d'une grosse pierre. On s'avance, eux non, ils nous observent, stoïques ! Le but est de ne pas se faire charger car nous sommes sur une crête et de par et d'autre la pente est suffisamment forte pour ne pas aller en tâter. Finalement, ils nous lorgnent quand nous passons à moins d'un mètre, aussi peu rassurés que nous, mais sans broncher.

La crête est dépassée et on se trouve nez à nez avec des chasseurs à la palombe qui nous intiment l'ordre de nous abaisser au coup de corne (sifflet). C'est ok pour nous. On fait deux pas et la fameuse corne retentit, on se baisse mais ce n'est pas suffisant, il faut s'allonger. On a l'air malins, nous sommes partis depuis moins d'une heure et nous sommes déjà allongés dans l'herbe en attendant un vol hypothétique. En fait, elles arrivent vite les palombes, ça tire, elles tombent et on reprend notre course. Ça sonne de nouveau, on s'allonge, ça tire et la palombe tombe au ralenti à moins d'un mètre de moi, encore vivante. Une voix s'élève, "Va la chercher femme !", ce qui veut dire que ce n'est pas à moi qu'il s'adresse, encore que ??? Réponse, "Mais elle est encore vivante." Mais pas bien longtemps.

On finit par arriver au sommet, le spectacle est magnifique avec la montagne et la mer au dernier plan. Tout simplement sublime et le manque de vent est, à priori, à savourer.
Nou sommes seuls en haut, on immortalise l'instant avec des photos puis on se retrouve rapidement à une vingtaine !
Un chien vient se faire caresser, je lance à la cantonade qu'il est plein de tics et sur ce, un basque pur jus d'une 60ène d'années se campe devant nous et nous raconte sa montagne pendant une bonne demi-heure.
Petite gaffe d'un Yannou qui demande à un pur jus, alors qu'il nous raconte sa montagne depuis 30mn s'il est du coin !!! oulala la gaffe. Monsieur ne s'énerve pas mais explique que sa grand mère est née dans la vallée derrière, sa mère dans la maison en bas à droite ... mais il le prend sereinement quand même jusqu'à mon intervention magistrale
- Et sinon, la frontière elle est loin (sachant que nous étions dessus ou à moins d'1km.
- A 200 km par là (autrement dit, de l'autre côté du Pays-basque) répond l'interessé.
- Euh non je parlais de la vraie frontière..... soupir !
-Celle là, elle est à 1km devant.
Encore perdu une occasion de me taire.

Le retour est plus cool, on contourne les crêtes par le GR. Tout se fait en courant, c'est un peu moins joli, mais ça reste divin.

L'arrivée au camion est un peu mouvementée puisqu'un cheval sauvage rode autour. Il a dû sentir la nourriture à l'intérieur, c'est la pâté ! De vagues réminiscences de guides touristiques me reviennent en mémoire. Ils ne sont pas bien malins et il ne faut surtout pas essayer de les toucher. Néanmoins, il renifle le beau camion de Yannou qui s'inquiète pour sa peinture. On finit par pouvoir ouvrir une portière, je prends un peu de pain pour l'éloigner en le jetant, il se rebiffe, se tourne et m'envoie trois rouades dont la première m'atteint sous les côtes. Je parviens à éviter les deux suivantes. Bilan, ça fait super mal !!! Moralité, les chevaux sauvages ne sont pas fins et malgré nos recommandations, deux autres basques en feront la dangereuse expérience.

Au total,2h10 de course au lieu des 4h15 annoncés, nous sommes contents de nous. L'année dernière, la montée de la Rhune nous avait laissé pas mal de séquelles, nous nous sommes donc améliorés !

Il est maintenant temps d'aller acheter notre piment à Espelette.

Le tout pour une magnifique sortie... à refaire

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